L'oeuf pour les nuls 3 : Antibiotiques et résidus dans l'oeuf...

Les antibiotiques utilisés en élevage se retrouvent-ils dans les œufs ?

Courage car il y a beaucoup à lire

Quels sont t-ils ? (quelques mots barbares pour commencer) :

- les pénicillines

- les tétracyclines

- les macrolides

- les aminosides

- les polypeptides

- les quinolones

- les sulfamides

 

Comment sont-ils administrés : par voie orale (en général) ou par voie intramusculaire.

Autant le sujet et très contrôlé sur les viandes suite à l'affaire "Vache folle", autant l'information est dure à dénicher en ce qui concerne les oeufs et les poissons de pisciculture.

Je vous livre les différents avis de nos chers technocrates.


Le point  de vue du CNRS :

Le CNRS à mener une étude en analysant séparément le blanc (albumen) et le jaune (vitellus) des œufs. Je cite leur conclusion que je trouve très vague :

"Nos résultats montrent qu'il existe une grande disparité entre les différentes familles dans le transfert des antibiotiques dans les œufs, non seulement dans le pourcentage d'élimination, mais aussi dans la répartition entre l'albumen et le vitellus. Ces variations s'expliquent, en partie, par la composition très différente des deux constituants de l'œuf, par une différence dans les lieux de formation (l'ovaire pour le vitellus et l'oviducte pour l'albumen) et dans la durée d'accumulation des constituants de l'albumen et du vitellus. Le transfert sélectif est aussi dépendant des caractéristiques physicochimiques de l'antibiotique (pourcentage de dissociation, lipophilie et aptitude à se fixer sur les protéines). L'influence de la voie d'administration a aussi été étudiée pour quelques antibiotiques. Enfin, la possibilité de diffusion d'un principe actif entre l'albumen et le vitellus a pu être mise en évidence pour une molécule de la famille des sulfamides lors du passage de l'oeuf dans l'oviducte avant l'oviposition. Les résultats de ces études apportent outre, une meilleure connaissance des cinétiques d'élimination des antibiotiques dans les oeufs, des informations utiles dans la détermination éventuelle des temps d'attente destinés à protéger la santé du consommateur des risques liés à la présence des résidus de médicaments vétérinaires dans les œufs, et ainsi à garantir la qualité des aliments."

 

Le point de vue de L'agence alimentaire :

Que sont les médicaments vétérinaires ?

Comme les être humains, les animaux peuvent être malades, et comme pour l'homme, on a recours à des médicaments pour les animaux, non seulement à titre curatif, mais également à titre préventif. Dans le cas d'animaux de boucherie (bovins, porcins ou volaille, élevés pour la consommation), certaines traces (résidus) de ces médicaments peuvent subsister au moment de l'abattage. Ceci vaut également pour des produits animaux tels que le lait, les œufs et le miel.

Le consommateur qui ingère ces produits animaux, pourrait absorber simultanément des résidus de ces médicaments, mais une réglementation européenne a été promulguée dont le but est d'éviter de tels résidus et de veiller à la sécurité des produits animaux offerts au consommateur.

Pourquoi utilise-t-on des médicaments vétérinaires en production animale? N'y a-t-il aucune alternative ?

Le traitement des animaux peut être de nature thérapeutique (curative) ou prophylactique (préventive). Pour qu'un animal grandisse bien, il doit en premier lieu être en bonne santé. C'est pourquoi le détenteur de bétail mettra tout en oeuvre pour que son cheptel reste en bonne santé et limiter ainsi les pertes économiques. Il existe certaines alternatives à l'utilisation de médicaments vétérinaires à titre préventif : vacciner les animaux contre certaines maladies virales, bactériennes et parasitaires, leur administrer des probiotiques, pratiquer une gestion judicieuse ou encore limiter la densité du cheptel par exploitation. Les probiotiques sont des micro-organismes (bactéries, ferments) possédant des vertus bénéfiques. Ils sont administrés aux animaux via leur alimentation. Leur action positive repose principalement sur le fait qu'ils équilibrent la flore intestinale. Ils repoussent les micro-organismes nocifs et augmentent l'immunité naturelle. La vaccination entraîne chez l'animal la production des anticorps lui permettant de résister à une éventuelle attaque de l'organisme incriminé.

L'utilisation de médicaments vétérinaires peut-elle engendrer la présence de résidus dans les produits animaux?

Seuls les médicaments autorisés peuvent être utilisés. Cette autorisation est accordée par l'Europe à l'issue d'une évaluation approfondie de la sécurité offerte par ces substances. Cette évaluation est réalisée par l'Agence européenne pour l'évaluation des médicaments. Cette autorisation est accordée séparément pour chaque espèce animale: bovins, porcins, volaille, poissons,... Un antibiotique autorisé pour les porcs doit recevoir une autorisation séparée avant de pouvoir, par exemple, être administré à de la volaille. Cette autorisation va de pair avec la fixation de teneurs maximales en résidus : il s'agit  de limites maximales de résidus (LMR) ne pouvant pas être dépassées dans les denrées alimentaires. Ces limites sont établies pour la viande et les organes (foie, rognons) mais également pour les oeufs, le lait et le miel. La vente de denrées alimentaires présentant une teneur en résidus supérieure au maximum autorisé est interdite. Seuls les médicaments vétérinaires pour lesquels une LMR a été établie, peuvent être utilisés. Si, en ce domaine, la responsabilité du vétérinaire est particulièrement importante, l'éleveur/producteur doit lui aussi respecter les règles édictées en l'occurrence. Tous deux devront, à terme, tenir un registre des médicaments. Prescrire, administrer et procurer des médicaments vétérinaires relèvent de la responsabilité du vétérinaire. La bonne gestion du stock de médicaments et du registre des médicaments dans les exploitations d'élevage présente en la matière un caractère indispensable. Le responsable des animaux doit respecter les conditions d'utilisation figurant sur la notice en ce qui concerne la posologie et les temps d'attente (1) à respecter.

(1) On entend par "temps d'attente" le temps nécessaire à l'élimination du médicament vétérinaire entre sa dernière administration et l'abattage de l'animal ou la commercialisation des denrées alimentaires provenant de cet animal (lait, œufs) de sorte que la teneur en résidus de ces produits soit inférieure à la LMR établie.

Les résidus de médicaments vétérinaires peuvent-ils s'avérer dangereux pour la santé ?

L'utilisation incorrecte de médicaments vétérinaires ou celle de produits non autorisés, peut être à l'origine de résidus susceptibles de se révéler dangereux pour la santé. Certaines substances peuvent provoquer des dysfonctionnements hormonaux (DES, antithyroïdiens, corticostéroïdes). Une attention toute spéciale a, ces derniers temps, été consacrée au phénomène de résistance : l'utilisation fréquente d'antibiotiques, tant en médecine humaine qu'en médecine vétérinaire, a favorisé l'apparition de bactéries résistantes menaçant l'efficacité des antibiotiques.

Pourquoi l'élevage a-t-il recours aux antibiotiques ?

On administre des antibiotiques aux animaux pour les raisons suivantes :

- buts thérapeutiques: les antibiotiques sont administrés aux animaux malades soit par injection, soit dans leur alimentation, soit dans l'eau qu'ils boivent, à titre préventif.

- comme promoteur de croissance: par l'administration d'antibiotiques mélangés à la nourriture. Il s'agit de faibles doses, mais cette coutume est largement répandue en élevage intensif. La réglementation européenne stipule strictement les conditions d'utilisation des promoteurs de croissance. La crainte de voir cette pratique favoriser le développement de résistances a conduit à réduire au nombre de quatre le nombre de substances actives actuellement autorisées. Il s'agit de catégories de substances non utilisées en médecine humaines.

Quid des hormones ?

Il est interdit en Europe d'administrer des hormones aux animaux d'élevage. Cette interdiction est régulièrement à l'origine de fortes tensions entre l'UE et les pays autorisant certaines hormones naturelles ou normalement présentes dans l'organisme comme par exemple les états-Unis. On distingue deux groupes d'hormones: les hormones chimiques ou synthétiques et les hormones naturelles ou normalement présentes dans l'organisme. Les états-Unis (et certains autres pays) autorisent une utilisation contrôlée de certaines hormones dont l'innocuité n'est pas prouvée à 100%. L'Union européenne a choisi une approche différente : elle a depuis des années interdit l'utilisation d'hormones de quelque nature que ce soit en élevage. Par cette approche, l'UE prouve qu'il est parfaitement possible d'élever des animaux sans avoir recours aux hormones. L'UE autorise cependant certaines hormones bien déterminées à des fins thérapeutiques, par exemple, moyennant la fixation préalable d'une teneur maximale en résidus.


Le point de vue de la Commission Européenne

Quels antibiotiques vont être interdits ?

La proposition de la Commission européenne en vue d'un nouveau règlement relatif aux additifs destinés à l'alimentation des animaux prévoit le retrait, à partir de janvier 2006, des quatre additifs antibiotiques pour l'alimentation animale encore présents sur le marché communautaire. Il s'agit du monensin-sodium, de la salinomycine-sodium, du flavophospholipol et de l'avilamycine. Ces quatre substances antibiotiques ne sont pas utilisées actuellement dans les médicaments à usage humain, afin d'éviter qu'un médicament antibiotique utilisé pour soigner des êtres humains ne se révèle inefficace parce que la personne à qui il est administré a développé une résistance antimicrobienne.

Les agriculteurs peuvent-ils actuellement ajouter des antibiotiques aux aliments pour animaux comme bon leur semble ?

Non. Un additif pour l'alimentation animale ne peut être commercialisé sur le marché communautaire que s'il a été officiellement autorisé et ne peut être utilisé que par les exploitants disposant d'une autorisation expresse. Pour qu'un additif soit autorisé, une évaluation scientifique doit démontrer que celui-ci n'a pas d'effet dommageable sur la santé humaine, la santé animale ou l'environnement.

Qui autorise les additifs pour l'alimentation animale et comment ?

Les directives 70/524/CEE et 96/51/CEE énoncent les règles de base concernant l'autorisation, l'utilisation et la commercialisation des additifs pour l'alimentation animale. L'autorisation des additifs concerne leur utilisation dans des aliments destinés à certaines espèces animales ou à certains groupes d'espèces animales. Toute entreprise souhaitant obtenir une autorisation pour un additif doit présenter un dossier contenant les données scientifiques voulues. Ce dossier est examiné par les états membres et par la Commission européenne au sein du comité permanent des aliments des animaux. Le comité scientifique de l'alimentation animale (CSAA) et, dans des cas particuliers, le comité scientifique de l'alimentation humaine peuvent être invités, le cas échéant, à rendre un avis scientifique. Dans le Livre blanc sur la sécurité alimentaire, la Commission a annoncé une refonte et une simplification des dispositions régissant l'autorisation des additifs pour l'alimentation animale et cette révision a été proposée aujourd'hui.

Que sont les coccidiostatiques? Pourquoi leur utilisation se poursuit-elle ?

Les coccidiostatiques sont des substances utilisées pour prévenir et soigner la coccidiose chez les volailles. La coccidiose est une affection causée par des protozoaires, qui peut se transmettre d'un animal à l'autre par les fientes se trouvant sur le sol. Elle provoque de graves lésions intestinales chez les animaux, empêchant ainsi l'absorption des nutriments et la croissance. Les infections sont souvent mortelles et peuvent se propager rapidement. Par conséquent, la proposition contient des règles plus strictes concernant l'autorisation et l'utilisation des coccidiostatiques, mais n'exclut pas totalement leur utilisation, même s'ils sont d'origine antibiotique. Les coccidiostatiques actuellement autorisés sont les suivants : décoquinate, diclazuril, halofuginone, robenidine, narasin et narasin/nicarbazine, lasalocide-sodium, et maduramicine ammonium. Ils sont principalement utilisés dans l'alimentation des poulets de chair, mais aussi, dans une certaine mesure, dans celle des dindons et des poules pondeuses. Afin d'éviter la présence de résidus dans les œufs, l'utilisation de coccidiostatiques dans l'alimentation des poules pondeuses n'est autorisée que pendant la période de dépendance. L'administration de coccidiostatiques aux poulets de chair et aux dindons n'est autorisée que jusqu'à une certaine période avant l'abattage. Des précautions en matière d'hygiène et des mesures avicoles adaptatives ne suffisent pas pour préserver les volailles de toute coccidiose. L'aviculture moderne n'est actuellement viable que s'il est possible d'empêcher la coccidiose en neutralisant ou en tuant les parasites au cours de leur développement. Afin de garantir l'innocuité de ces substances, la Commission européenne propose que les autorisations concernant les coccidiostatiques soient réexaminées dans quatre ans et que des limites maximales de résidus soient fixées, en vue de protéger la santé humaine.

Quelles sont les règles d'étiquetage applicables aux additifs pour l'alimentation animale ?

Les informations suivantes sont requises pour l'étiquetage de tous les additifs :

    * le nom de l'additif tel qu'il figure dans le registre

  * le nom et l'adresse du responsable de la mise sur le marché du produit

    * le poids net du composant actif

    * le mode d'emploi et les recommandations en matière de sécurité, y compris l'espèce animale à laquelle l'additif est destiné.

Pour certaines catégories d'additifs, la date de péremption et des références spécifiques mentionnées dans l'autorisation peuvent également être exigées.

Antibiotiques autorisés dans l'alimentation animale

Flavophospholipol (Lapins, Poules pondeuses, Dindons, Poulets d'engraissement, Porcelets, Porcs, Veaux,  Bovins à l'engrais)

Monensin-sodium  (Bovins à l'engrais)

Salinomycine-sodium (Porcelets, Porcs à l'engrais)

Avilamycine (Porcelets, Porcs à l'engrais, Poulets d'engraissements, Dindons)

 

Le point de vue de L'INRA

L'appellation biologique pour un produit garantit un mode de production selon la réglementation spécifique à l'agriculture biologique. Il existe en effet un Règlement Européen pour les Productions Animales Biologiques, appelé REPAB, dont l'application dans le droit français (en date du 24 août 2000) a fait l'objet de contraintes supplémentaires : c'est le CC REPAB F. Il existe une forte demande en produits biologiques dans les pays industrialisés. Il est par conséquent important de considérer à la fois les qualités nutritionnelle, organoleptique et hygiénique de ces produits. Cependant, une réelle comparaison avec des produits conventionnels est difficile car, par exemple, les techniques d'élevage biologique peuvent être différentes entre elles, et notamment utiliser des races différentes. Il existe peu de données publiées exploitables, et il n'y a pas de résultat montrant une réelle différence entre les produits animaux biologiques et les produits animaux conventionnels, en termes de qualités organoleptique et nutritionnelle. Les produits biologiques ont de plus faibles teneurs en résidus de substances vétérinaires médicamenteuses et de pesticides. L'appellation biologique donne également aux consommateurs l'assurance que les aliments n'ont pas été soumis à l'ionisation et l'utilisation des OGM est bannie dans le cadre de la réglementation de l'agriculture biologique. Mais l'agriculture biologique conduirait à un risque accru de contamination des produits d'origine animale par les microorganismes présents chez les animaux et dans leurs déjections. En résumé, selon les critères, les produits biologiques ont de moins bons ou de meilleurs résultats que les produits conventionnels.

Les récentes crises européennes relatives à l'élevage (ESB, dioxine, fièvre aphteuse) ont effrayé les consommateurs qui se tournent de plus en plus vers les produits biologiques. De nombreuses études et enquêtes réalisées en Europe ont en effet révélé que le choix des consommateurs est motivé essentiellement par la salubrité et l'innocuité des aliments biologiques, bien que les préoccupations écologiques et le souci du bien-être des animaux jouent également un rôle primordial. Ainsi, une étude menée en 1997 au Royaume-Uni a montré que le premier critère d'achat pour 46 % des consommateurs de produits biologiques est la sécurité alimentaire (IFST 2001). Selon une étude réalisée en France en février 2001, pour 61 % des Français le logo AB (Agriculture Biologique) est le signe d'une absence totale de substances chimiques exogènes dans le produit destiné à la consommation humaine (INC 2001).

La véritable question que l'on peut se poser est la suivante : la nourriture biologique est-elle meilleure pour nous ? Etant donné l'absence d'étude épidémiologique sur la relation entre la consommation de produits biologiques et la santé humaine, il est très difficile de répondre à la question. Il existe une véritable polémique à ce sujet, certains n'hésitant pas à prêter des vertus thérapeutiques aux produits biologiques, notamment dans le cas de cancers, bien que ces affirmations n'aient jamais été prouvées d'un point de vue scientifique. Le but de cet article n'est pas de prendre parti, mais de présenter les études scientifiques comparant les productions animales conventionnelle et biologique. Cet objectif peut sembler très simple ; il est en fait difficile à atteindre car il existe peu d'études comparatives, celles-ci portant surtout sur les bovins, alors que les études sur le porc et la volaille sont rares.

L'utilisation des traitements allopathiques curatifs ou des antibiotiques est très limitée et sous la responsabilité d'un vétérinaire. L'incorporation d'antibiotiques et autres additifs aux aliments des animaux ainsi que l'utilisation des hormones et des promoteurs de croissance sont prohibées.

Par conséquent, l'existence de résidus de ces substances dans les produits biologiques est hautement improbable. Ceci est à la base même du fait que les consommateurs considèrent que les produits biologiques sont plus sains que les produits conventionnels (INC 2001).

Des poules identiques génétiquement, mais élevées selon des conditions différentes produisent des œufs de caractéristiques différentes. Les œufs de poules ayant reçu une alimentation biologique ont une teneur protéique plus faible et une teneur en lécithine plus élevée que les œufs de poules ayant reçu un aliment conventionnel. On observe généralement une plus forte teneur en caroténoïdes des œufs produits par des poules élevées au sol avec accès à un parcours extérieur, comparées aux poules en cage ou au sol mais sans parcours extérieur, qui s'explique par la consommation d'herbe et de plantes vertes sur le parcours extérieur par les premières, ce qui constitue un apport supplémentaire en caroténoïdes.

 

 

CONCLUSION :

Grand 1 - vous en savez autant que moi

Grand 2 - je n'en sais guère plus qu'avant

 Pour en savoir encore un peu plus sur l'œuf :

Quoi de neuf sur l'œuf

 



02/01/2009
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